Sondage, rues Renaise et Landelle (2013)


Dans le cadre de la création d’une canalisation d’adduction de gaz au cœur du centre historique, le Service régional de l’archéologie des Pays de la Loire a prescrit une opération de sondage archéologique.

La partie du domaine public sondée (rue Renaise, place des Acacias, rue Charles Landelle) présente une topographie et une géologie représentatives de l’intra-muros lavallois. Située à mi-hauteur sur un plateau dominant la rive droite de la Mayenne, elle repose sur la deuxième des quatre formations sédimentaires du bassin carbonifère de Laval. Cette formation dite des calcaires de Laval est caractérisée par des calcaires dont la couleur varie du gris-bleu au noir.

Réalisée par le Service municipal d’archéologie de la Ville de Laval en janvier et février 2013,  cette opération a permis de mettre au jour plusieurs structures et vestiges matériels qui témoignent de l’occupation du site depuis le Moyen Âge central jusqu’à l’Époque Contemporaine.

L’occupation médiévale

L »occupation de ce secteur du centre ville entre le Moyen Âge central et le bas Moyen Âge est attestée par plusieurs éléments.

Le premier est la découverte de deux structures fossoyées au nord de la tranchée 1. Ces dernières, positionnées stratigraphiquement avant le front de bâti attesté à l’Époque Moderne, consistent en une fosse et en un fossé qui lui est antérieur. Celui-ci pourrait être rattaché à la motte principale du castrum primitif de Laval tel qu’il est envisagé dans l’état actuel de la recherche.

Le second est localisé au sud de la tranchée 1 et consiste en une petite fosse incomplète, probablement un trou de poteau, dans laquelle du mobilier céramique daté du bas Moyen Âge a été découvert.

Le troisième est la présence de mobilier résiduel retrouvé dans des comblements plus tardifs, notamment des tessons de céramique dont la production est datée des années 1250 à 1430.

L’occupation moderne

L’occupation moderne est caractérisée par un bâti dense au niveau de la rue de la Trinité qui a été mis en évidence par l’intermédiaire de neuf caves. Ces vestiges peuvent être répartis en deux ensembles.

D’un côté, une grande demeure est localisée à l’angle de l’ancienne rue Trouvé et de la rue de la Trinité. Sa construction, qui semble remonter à la charnière des 14e et 15siècles, ne peut toutefois être attestée avant le début du 16e siècle en ce qui concerne les vestiges mis au jour.

De l’autre côté, un front bâti, allant du haut de la rue Renaise jusqu’à la demeure évoquée ci-dessus, est situé vis-à-vis du perron de l’église de la Trinité. Ce front de rue, bien documenté par les sources écrites à partir du 17e siècle, semble néanmoins être mis en place avant la seconde moitié du 16e siècle.

L’occupation contemporaine

La période contemporaine est marquée dans ce secteur par un important remaniement urbain réalisé dans la seconde moitié du 19siècle. L’intégralité du bâti d’époque moderne a ainsi disparu à la fin de ce siècle suite à deux aménagements d’ampleur.

Le premier est le percement de la rue du Palais (actuelle rue P. et D. Oelhert) entre 1848 et 1851 qui entraîne notamment la destruction de la partie nord du front bâti de la rue de la Trinité.

Le second est le percement de la rue C. Landelle entre 1884 et 1891 qui aboutit à la démolition du reste du front de rue jusqu’au front bâti de l’ancienne rue Trouvé également détruit.

Ces grands travaux ont été réalisés pour la mise en œuvre d’une grande place du marché qui a perduré jusqu’à nos jours.