Fouille, 6-8 place Saint-Tugal (2007)


Suite à une campagne de diagnostic archéologique en 2006, dans le cadre d’un projet de construction d’un bâtiment annexe au Palais de Justice de Laval, une fouille du site a été prescrite. Cette dernière s’est déroulée de juin à septembre 2007.

Situé dans le cœur d’un îlot du centre historique de la ville, à l’intérieur de l’enceinte urbaine du début du 13e siècle, le site présente de nombreux vestiges liés à l’habitat du Moyen âge central au bas Moyen âge.

Dans la partie nord-ouest du site, ce sont essentiellement des vestiges d’occupation d’arrières de parcelles se tournant vers la rue Renaise qui subsistent : fosses de latrines en bois (datées par dendrochronologie du début du 12e siècle), fosses dépotoirs, latrines maçonnées, mur de clôture de parcelles, du 12e au 16e siècle.

Dans le secteur sud-ouest, les murs gouttereau et pignon d’un bâtiment conservé en élévation ont fait l’objet d’une étude de bâti. Daté de la toute fin du 14e siècle ou du début du 15e siècle, il s’agit d’un bâtiment résidentiel de fond de parcelle disposant d’importants éléments de confort (latrines à chaque niveau, cheminées) se développant sur 3 niveaux au-dessus d’une cave.

Au nord-est du site se concentre un front de constructions du bas Moyen âge, caves et sous-sols. L’ensemble est fortement perturbé par l’édification au 17e siècle d’un vaste hôtel particulier sur cave. Le plan en L de ce dernier abrite une cour sur rue agrémentée d’un bassin d’angle. La limite entre ce dernier secteur et les parcelles s’organisant vers le nord-ouest est matérialisée par un ensemble de murs-terrasse, mais aussi, et antérieurement, par un ensemble de trous de poteaux de grandes dimensions (1 m de diamètre environ), formant un alignement et dont l’abandon se situe dans la première moitié du 13e siècle. Une hypothèse séduisante serait d’y voir la limite nord-est du bourg castral primitif marqué par un système de forte palissade (si ce n’est une fortification de bois) à l’emplacement où les études statistiques régressives menées sur les anciens fonds cadastraux permettaient de la situer. La date de son abandon correspond par ailleurs à celle de l’édification de l’enceinte urbaine, plus vaste, qui la rendait dès lors inutile.