Diagnostic, quai Paul Boudet (2019)
Le diagnostic archéologique du quai Paul Boudet, 2, rue Sainte-Anne à Laval, a été réalisé sur une emprise de 1200 m², dans le cadre d’un projet de construction d’un immeuble d’habitation pour la société Promocil.
Trois tranchées y ont été implantées. La première a révélé une densité importante de vestiges archéologiques, présentant quatre phases d’occupations successives depuis le 16e siècle. Particulièrement, à partir de 1,70 m de profondeur, sont apparues les premières structures antérieures à l’Époque contemporaine, soit à 45,77 m NGF. L’occupation n’a pu être observée que jusqu’à 3,17 m en raison de la remontée des eaux de la Mayenne. Le substrat n’a pas été atteint.
Les deux autres tranchées se sont avérées moins riches en raison d’investigations moins profondes et de la présence de structures contemporaines.
Phase 1 – Remblais 15e-16e siècles ?
La phase la plus ancienne mise en évidence se trouve à l’ouest de l’emprise, dans la tranchée 1. Elle apparaît à partir de 2,10 m de profondeur, à une altitude de 45,30 m NGF, et prend la forme de remblais, contenant du mobilier de la fin du Moyen Âge ou au plus tard du début 16e siècle. Ces derniers ont été observés sur une hauteur de 0,75 m et sur une faible surface dans des sondages manuels. Il pourrait s’agir d’un aménagement de terrasses, destiné à permettre l’extension du faubourg du Pont-de-Mayenne en direction de la rivière.
Phase 2 – Îlot urbain du faubourg du Pont-de-Mayenne (16e-18e siècle)
Pour l’Époque moderne, le diagnostic a mis en évidence une partie relativement bien conservée d’un îlot urbain du faubourg du Pont-de-Mayenne. Celle-ci se compose, du sud au nord, de l’ancienne rue Saint-Anne, bordée par un mur de terrasse, et de deux bâtiments avec sols intérieurs en carreaux de TCA. Au sud du premier, une cour extérieure a été observée. La rue apparaît à 2,50 m de profondeur, soit à une altitude de 45,92 m tandis que le premier bâtiment (Bâtiment 1), au centre, a été mis au jour à 1,80 m, soit à 45,70 m NGF. Son état le plus ancien, signalé par deux murs arasés au mortier jaune, peut remonter au 16e siècle. Il fait ensuite l’objet d’une extension au 17e siècle. Le second bâtiment (Bâtiment 2), situé immédiatement au nord, a été mis au jour à 1,45 m de profondeur, soit à 45,25 m NGF, sous la forme d’un mur et d’un sol carrelé, pouvant dater des 16e-18e siècle. Ces constructions seraient contemporaines de l’aménagement du Grand-Port et des principaux établissements religieux du faubourg : hôpital Saint-Julien et église paroissiale Saint-Vénérand.
Phase 3 – Extension de l’hôpital Saint-Julien et remblaiement du site (fin 19e-20e siècle)
Une fois détruits, les bâtiments de la tranchée 1 sont recouverts, peu après 1869, par d’importants remblais, également présents dans les autres tranchées, sur une épaisseur de 0,60 m. Ce nivellement s’inscrit dans le cadre de l’aménagement des quais et de l’extension de l’hôpital Saint-Julien en 1874. Sur ce niveau sont installés deux bâtiments annexes à l’établissement, notamment un cabinet de consultation (Bâtiment 3), reconnus en fouille. Ils apparaissent à 1,15 m de profondeur soit 46,33 m NGF. En tranchée 3, la fouille a été rapidement stoppée à 1,30 m de profondeur par le sommet d’un probable réservoir maçonné.
Phase 4 – Aménagements de cour/parking récents (circa 1980-2019)
Enfin, le tout est surmonté par un imposant remblai, d’environ 1 m, mis en place vers 1980 pour aménager la cour et le parking actuels.