Diagnostic, Hameau du Grand Grenoux (2020)


Le diagnostic archéologique du Hameau du Grand Grenoux, réalisé au nord-ouest de la ville de Laval, a mis en évidence des indices d’occupation s’échelonnant du Néolithique à l’Époque Contemporaine sans continuité attestée d’un état au suivant.

La majorité des vestiges identifiés est concentrée dans la moitié sud de l’emprise. Ils correspondent exclusivement à des structures en creux, fosses et tronçons de fossés, dans l’ensemble mal conservées.

Le quartier de Grenoux, dans lequel prend place ce diagnostic, se trouve actuellement en pleine restructuration urbaine. En raison de cela, un nombre conséquent d’interventions archéologiques y ont été menées au cours des dernières années, dont certaines dans les environs immédiats de l’emprise. Leurs résultats, associés à ceux de la présente opération, permettent une meilleure appréhension de cet espace et de son évolution.

L’occupation néolithique

Trois fosses ont été attribuées à la période néolithique par des analyses radiocarbones. Concentrées dans un cercle d’un diamètre de 30 m, au niveau de l’angle sud-est de l’emprise, elles confirment les suspicions d’occupations anciennes mises en évidence par les opérations archéologiques antérieures dans le secteur nord-ouest de Laval.

L’occupation protohistorique

Des indices d’occupation protohistoriques ont également été découverts. Des datations radiocarbones ainsi que le mobilier récolté permettent en effet d’attribuer certaines structures à l’Âge du Bronze, au Hallstatt et surtout à la période laténienne. Pour cette dernière, la présence d’un enclos curviligne peut être envisagée au niveau de la limite sud de l’emprise. Il se rattache à des structures mises au jour en 2014 lors d’un diagnostic antérieur réalisé immédiatement au sud-ouest du site. Les quelques structures en creux mises en évidence ainsi que la superficie probable de cet enclos, de l’ordre de 4000 m², permettent de proposer une identification en tant qu’habitat rural qui reste toutefois à confirmer.

L’occupation antique

La morphologie du site se modifie considérablement à la période antique. Un ensemble de fossés rectilignes structure désormais l’espace. Ils sont, dans leur majorité, orientés selon une trame ONO-ESE et, plus marginalement, NNE-SSO, conformément au relief du secteur. L’élément principal de cet ensemble correspond à un fossé présentant un angle droit. Il se prolonge vers le SSO et l’ESE hors de l’emprise et a été observé à l’occasion de plusieurs opérations archéologiques antérieures. Il semble dessiner un vaste enclos quadrangulaire qui pourrait mesurer jusqu’à 6,25 ha.

Les différents fossés antiques repérés ont été utilisés comme zones de rejets domestiques. L’étude du mobilier céramique recueilli au sein de leur comblement a permis de définir deux phases de structuration de l’espace, l’une s’étendant des années 70/80 à 100/110 apr. J.-C. et la seconde de 110/120 à 140 apr. J.-C. L’assemblage céramique renvoie à un contexte domestique et témoigne de la présence d’un habitat rural au statut relativement aisé.

L’occupation médiévale à contemporaine

Après l’abandon de l’établissement antique, dont les dernières traces d’occupation remontent au milieu du 3e siècle, l’emprise ne paraît plus occupée de façon intensive. On note ainsi un très faible nombre de structures et d’éléments mobilier postérieurs au Haut-Empire ; seuls une quinzaine de tessons de céramique se rattachent à ces périodes. Les quelques structures mises au jour n’ont pas toutes pu être identifiées et la fonction des fosses notamment reste largement indéterminée. Toutefois, lorsqu’ils ont pu être interprétés, les vestiges postérieurs à l’Antiquité témoignent avant tout de la mise en culture du site avec l’installation d’un fossé parcellaire et/ou de drainage porté au cadastre de 1809 et un réseau de drain empierré rattaché par comparaison à la période moderne.