Diagnostic, 301 chemin de Saint-Pierre le Potier (2019)


Le diagnostic archéologique du 301, Chemin de Saint-Pierre-le-Potier, à Laval, a été réalisé sur une emprise de 1291 m². Le projet des actuels propriétaires consiste à viabiliser une partie de leur terrain, en vue de le mettre en vente, pour la construction de logements.

Saint-Pierre-le-Potier est un secteur particulièrement sensible du point de vue archéologique. Comme ce toponyme l’indique, le village et ses alentours constituent, durant tout le Moyen Âge et l’Epoque moderne, l’une des principales zones de production céramique de la région. Plusieurs ateliers des 13e-15e siècles ont fait l’objet de sondages et de fouilles archéologiques. Des briqueteries sont également attestées jusqu’au début du 20e siècle.

Deux tranchées de diagnostic ont été implantées dans l’emprise qui est marquée par une pente assez prononcée. Elles ont révélé une densité importante de perturbations anthropiques, comprenant notamment de grandes fosses, creusées, abandonnées, puis comblées dans un laps de temps très court, entre l’extrême fin du 19e siècle et la Grande-Guerre. Les modifications apportées par le changement de destination du terrain dans les années 1970 – de pré, à parcelle pavillonnaire – ont pu également être observées. Le substrat schisto-argileux a été atteint sur la plus grande partie des tranchées, il affleurait parfois sous un faible couvert végétal.

Phase 1 : Un ancien parcellaire

La structure la plus ancienne est un fossé semblant fonctionner avec le parcellaire levé sur le cadastre en 1808. Il a probablement perduré jusqu’à la phase suivante, mais n’est plus observable sur les photographies aériennes quelques années après la Seconde Guerre mondiale.

Phase 2 : Les fosses d’extraction d’argile

Il est accompagné par une série de quatre grandes fosses dont l’une d’entre elle a été observée sur 13,40 m de long et une autre jusqu’à 1,80 m de profondeur. Ces creusements ne sont pas tous sur le même plan mais attaquent le coteau méthodiquement. Ils sont totalement remblayés avec un mélange de cailloux divers, d’argile et de limon, provenant peut-être des déblais des fosses voisines. Le remplissage semble avoir été réalisé rapidement comme en témoigne l’absence de couches végétales interstratifiées. Il a livré très de peu mobilier céramique attribué à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle. La présence de filons d’argile et la proximité d’une ancienne briqueterie (19e-déb. 20e siècle) dans la parcelle adjacente oriente vers l’hypothèse de fosses d’extraction destinées à alimenter en matière première cet établissement industriel.

Phase 3 : L’aménagement d’un pavillon résidentiel

Un dernier fait modifie l’apparence des lieux. Durant les années 1970, un pavillon résidentiel est construit dans la parcelle. Le coteau est alors nivelé en vue d’installé l’habitation, un jardin potager et un verger.