Diagnostic, 30 boulevard du Pont d’Avesnières (2016)
Un projet immobilier est prévu sur une parcelle de 1655 m², cadastrée BZ 371 et sise au n°30 du boulevard du Pont d’Avesnières à Laval. sa situation dans le zonage archéologique (zone n°8 : “Ville moderne de Laval” – EA 53 130 0081) et sa proximité avec des sites référencés à la carte archéologique (EA 53 130 0073, 0045 et 0064), a entrainé la prescription d’un diagnostic par le SRA des Pays de la Loire. Cette intervention a été réalisée par le Service Archéologique de Laval du 2 au 3 novembre 2016.
La zone prescrite se trouve au sud du centre ville de Laval, dans l’emprise présumée du bourg médiéval d’Avesnières. elle est située sur la rive droite de la Mayenne, à environ 150 m de son lit actuel, au niveau d’une terrasse alluvionnaire présentant une pente inférieure à 2%. Sa topographie est très régulière. D’après la carte géologique et les observations réalisées sur le terrain, l’emprise du diagnostic repose intégralement sur les Formations alluviales de la Mayenne.
Cette opération a permis de recueillir des indices d’occupation s’échelonnant du Moyen Âge central à l’Époque Contemporaine. Toutefois, à l’exception d’un trou de poteau qui peut être rattaché à la fin du Moyen Âge ou au début de l’Époque Moderne, il s’agit essentiellement d’artefacts recueillis hors contexte, notamment dans huit fosses horticoles datées entre le 17e et le 20e siècle. Le principal élément mis au jour est une succession d’aménagements en lien avec une limite parcellaire, visible sur le cadastre de 1808, qui pourrait correspondre au tracé du bourg médiéval. Ces résultats sont donc relativement pauvres, mais ils viennent appuyer des informations sur l’occupation et l’évolution de ce secteur de la ville pour la période médiévale qui n’était alors connues que par les textes.
L’occupation médiévale
L’occupation de cet espace depuis le Moyen Âge central a été confirmée par un bruit de fond conséquent, réparti uniformément sur toute l’emprise. Pour la première fois à Avesnières, il a été découvert des éléments mobiliers datant des 11e ou 12e siècles, lesquels peuvent être rapprochés de la fondation de ce bourg mentionnée par les textes au 11e siècle.
Cependant, cette parcelle semble avoir connu un grand remaniement au 17e siècle. Ainsi, le mobilier est essentiellement hors contexte et seuls deux éléments pourraient être rattachés à cette période. le premier est un trou de poteau qui a livré de la céramique de la fin du Moyen Âge ou du début de l’Époque Moderne. Le second est un important dénivelé créant une séparation franche entre deux espaces situés de part et d’autre de la limite de l’emprise primitive du bourg telle qu’elle est actuellement restituée.
L’occupation moderne
Pour l’Époque Moderne, l’occupation est mieux attestée que pour la période précédente. Bien qu’elle est livrée quantitativement moins de céramique, elle englobe la majorité des structures qui sont postérieures au début du 17e siècle par leur mobilier ou leur positionnement stratigraphique. Il s’agit essentiellement de fosses de plantation qui viennent illustrer un usage horticole de cet arrière de parcelle non bâti et identifié comme un verger au début du 19e siècle.
Concernant la dépression évoquée dans la partie précédente, ce diagnostic a permis de montrer qu’un grand réaménagement au 17e siècle est venu partiellement combler son premier état pour laisser place à un dénivelé plus faible, mais toujours visible, avec un fossé en contrebas. Ce second aménagement a probablement perduré jusqu’à l’Époque Contemporaine, car la limite parcellaire est toujours visible sur le cadastre de 1808 et marque une séparation entre deux ensembles fonciers appartenant à deux propriétaires différents.
L’occupation contemporaine
Jusqu’à la seconde moitié du 20e siècle, l’emprise diagnostiquée est toujours marquée par une occupation lâche mise en évidence par une faible densité de mobilier et deux structures, une fosse d’arbre et un fossé. Encore visible sur le cadastre de 1835, ce dernier a probablement été comblé après 1851, en même temps que la remise à niveau de ces deux terrains appartenant désormais au même propriétaire. Une photographie aérienne montre que cette limite n’existe plus en 1955, mais que cet espace est encore un jardin avec de nombreuses plantations.
Légèrement remaniée, la parcelle est finalement lotie au début des années 1970 avec la construction d’un pavillon associé à un jardin entouré d’un mur clôture en pierre et à divers aménagements, dont une petite fosse horticole mise au jour lors de ce diagnostic.