Diagnostic, Les Poiriers (2015)
Dans le cadre d’un projet de lotissement dans le quartier lavallois de Grenoux, au lieu-dit ʺ Le Poirier ʺ, une demande anticipée de diagnostic a été formulée par l’aménageur Ouest Lot 2. Au regard de la sensibilité archéologique de ce secteur de la ville et de la proximité immédiate d’un site référencé à la carte archéologique (EA 53 130 0027), une opération de diagnostic a été prescrite par le SRA des Pays de la Loire. Cette intervention a été réalisée par le Service municipal d’archéologie de Laval du 11 au 23 novembre 2015.
La parcelle prescrite est située au nord-ouest de l’actuelle zone urbaine lavalloise au niveau de la limite communale entre Laval, Changé et Saint-Berthevin. Elle s’inscrit sur les flancs d’un relief orientée du sud-est au nord-ouest présentant une pente d’environ 4 %. La topographique des trois-quarts nord-est de l’emprise est plutôt régulière, à l’exception d’une légère dépression au centre. À l’inverse, sa partie sud-ouest se caractérise par une cuvette plus marquée, laquelle est utilisée aujourd’hui par une voie communale. D’après la carte géologique de Laval dressée en 1960 et les résultats obtenus, l’opération repose intégralement sur la Formation géologique des calcaires de Laval.
Ce diagnostic a permis de mettre au jour des vestiges et éléments mobiliers témoignant d’une occupation depuis la Protohistoire jusqu’à la période contemporaine. Cependant, la faiblesse du mobilier recueilli (79 tessons de céramique pour l’ensemble du diagnostic) oblige à une extrême prudence en ce qui concerne les datations et interprétations proposées.
Plusieurs autres interventions archéologiques ont été effectuées préalablement dans ce secteur, dont un diagnostic réalisé en 2014 par le Service municipal d’archéologie de Laval en bordure est de l’emprise prescrite. La confrontation des résultats de 2015 avec ceux de ces opérations permet une meilleure appréhension des usages de l’espace et de leur évolution.
L’occupation protohistorique
Trois structures fossoyées peuvent être rattachées à la période protohistorique par leur mobilier, leur position stratigraphique ou leur morphologie. Elles sont toutes trois concentrées dans la moitié nord de l’emprise diagnostiquée.
La première correspond à un fossé circulaire délimitant un enclos de faible dimension. D’un diamètre extérieur de 3,60 m, il enserre une aire interne de 4,90 m². Bien qu’il n’ait livré aucun mobilier, des comparaisons typologiques invitent à l’interpréter comme un enclos à vocation funéraire mis en place au cours des Âges du Bronze ou de l’Âge du Fer.
Les deux autres structures peuvent être rapprochées d’un enclos qui avait été en partie mis au jour au cours du diagnostic limitrophe de 2014. Elles correspondraient à des éléments de partition interne de cet enclos, interprété comme un habitat rural laténien.
L’occupation gallo-romaine
Les éléments gallo-romains sont peu nombreux au sein des résultats de l’intervention de 2015. Ils correspondent à un unique tronçon de fossé, repéré dans la partie nord de l’emprise. Ce fait peut être rapproché de linéaments fossoyés mis au jour lors de deux diagnostics antérieurs, formant un réseau parcellaire suivi sur environ 150 m NE-SO et 300 m NO-SE.
L’occupation médiévale
La période médiévale est encore moins bien représentée avec seulement huit tessons de céramique découverts hors contexte. Tous correspondent à des productions locales comprises entre le milieu du 13e siècle et les années 1420/1430.
L’occupation moderne
L’occupation moderne est mieux attestée que celle des périodes précédentes. Elle est principalement matérialisée par deux tronçons de structures viaires orientés NO-SE. Le premier traverse le terrain diagnostiqué au niveau de sa dépression centrale, tandis que la seconde, plus au sud, correspond à un tracé encore utilisé aujourd’hui par une voie communale.
Compte tenu de leurs positions et de leurs rattachements à d’autres segments de voirie, ces deux tronçons peuvent être associés à un itinéraire NO-SE, identifié par l’historiographie lavallois comme un axe antique reliant Tours à Corseul et ayant joué un rôle majeur dans la morphogénèse lavalloise. Toutefois, les éléments matériels reconnus ne permettent pas d’attribuer à ces tronçons une datation aussi haute, le mobilier recueilli le plus ancien datant de la période moderne.
L’occupation contemporaine
L’occupation contemporaine se manifeste principalement sous la forme de structures renvoyant aux usages agricoles du terrain diagnostiqué. Il s’agit dans leur majorité de structures de drainage, mais également de segments d’un réseau parcellaire visible sur le cadastre ancien du secteur daté de 1809.