Diagnostic, La Bretonnière (2015)


Dans  le cadre d’un projet d’extension de lotissement, dans le quartier lavallois de Grenoux, une demande anticipée de diagnostic a été formulée par l’aménageur Le Logement Mayennais. Au regard de la sensibilité archéologique de ce secteur de la ville et de la proximité de sites référencés à la carte archéologique (EA 53 130 0027-95-96), une opération de diagnostic a été prescrite par le SRA des Pays de la Loire. Cette intervention a été réalisée par le Service municipal d’archéologie de Laval du 24 novembre au 11 décembre 2015.

Les parcelles prescrites sont situées au nord-ouest de l’actuelle zone urbaine lavalloise au niveau de la limite communale entre Laval, Changé et Saint-Berthevin. Elles s’inscrivent sur les flancs d’un relief, orienté du sud-est au nord-ouest, présentant une pente d’environ 3,50 %. La topographique de l’emprise est plutôt régulière, à l’exception d’une légère dépression au nord-est, empruntée aujourd’hui par le tracé d’une voie communale. Par ailleurs, la partie sud-est du terrain est occupée par un merlon de terre massif mis en place récemment. D’après la carte géologique de Laval dressée en 1960 et les résultats obtenus, l’opération repose intégralement sur la Formation géologique des calcaires de Laval.

Ce diagnostic a permis de mettre au jour des vestiges et éléments mobiliers s’échelonnant du Néolithique à l’Époque Contemporaine. Cependant, la faiblesse quantitative des artefacts recueillis, particulièrement en contexte, invite à une extrême prudence en ce qui concerne les datations et interprétations proposées.

L’occupation néolithique

Les indices d’occupation néolithique sont peu nombreux. Ils prennent la forme de trois fragments d’outillages lithiques, découverts hors contexte, et d’une fosse de fonction indéterminée dont le comblement a livré une armature de flèche à pédoncule fabriquée en silex du Grand-Pressigny.

L’occupation protohistorique

Pour la Protohistoire, les vestiges archéologiques se font encore plus rares avec seulement trois tessons de céramique présentant des pâtes proches de productions de l’Âge du Fer. Ces derniers ont été recueillis dans la partie centrale de l’emprise au cours du décapage mécanique des tranchées.

 L’occupation gallo-romaine

Les indices d’occupation antique sont légèrement plus significatifs. Ils prennent la forme de trois faits archéologiques concentrés au sud-est de l’emprise.

Le premier correspond à un fossé circulaire, délimitant un enclos d’environ 177 m². Morphologiquement, il peut être rapproché de plusieurs structures, mises au jour en Mayenne et à Laval même, interprétées comme des enclos protohistoriques à vocation cultuelle ou funéraire. Au sein de ce corpus, il apparaît cependant comme atypique du fait de la présence de céramiques antiques dans son comblement, ce qui invite à rester prudent en terme d’identification.

Les deux autres structures correspondent à une fosse de fonction indéterminée et à un tronçon de fossé. Ce dernier peut être rattaché à un réseau parcellaire antique mis en évidence lors d’interventions archéologiques antérieures dans ce secteur de la ville, notamment autour du site des Poiriers.

L’occupation médiévale

Dans l’emprise diagnostiquée, l’occupation médiévale est très mal attestée. En effet, elle n’est matérialisée que par six tessons de céramiques, découverts hors contexte. Tous sont d’origine locale et correspondent aux plus anciennes productions lavalloises actuellement connues (13e-15e/16e siècle).

L’occupation moderne et contemporaine

L’occupation moderne et contemporaine se manifeste sous la forme d’un bruit de fond conséquent et de plusieurs structures fossoyées. Parmi celles-ci, douze tronçons de fossés relèvent du réseau parcellaire encore visible sur le cadastre de 1809. Leurs positions stratigraphiques permet d’établir que ce système de structuration de l’espace est mis en place au cours de la période moderne ou au tout début de l’Époque Contemporaine.