Diagnostic, Quartier Ferrié (2014)


Dans le cadre du projet de reconversion de l’ancien site militaire du quartier Ferrié, la Ville de Laval a déterminé une première tranche de travaux en six secteurs (1a, 1abis, 1b, 1c, 1d et 2) et d’une surface totale de 117 866 m². Au regard de la densité des sites archéologiques dans ce secteur de la commune et l’importance de la surface à aménager, le SRA des Pays de la Loire a décidé de prescrire une opération de diagnostic archéologique.

Le quartier Ferrié se situe à la limite ouest du plateau d’Hilard, dans une zone d’interfluve entre les vallons de Pritz et du Râteau. Il est établi sur une césure géologique entre les schistes de Laval au Nord et les calcaires de Laval au Sud. Sa topographie est marquée par une ligne de faîte est-ouest qui traverse le site en son centre sur environ 1 km. De part et d’autre, deux versants s’inclinent vers les ruisseaux des Périls et du Râteau dont les pentes présentent un caractère insensible. Si le versant nord conserve un aspect rural, le versant sud, qui correspond à l’emprise historique de la caserne, est aménagé de façon extensive.

Réalisée par le Service municipal d’archéologie de la Ville de Laval, la phase d’exploration du terrain s’est déroulée du 20 janvier au 04 mars 2014. Elle a permis de mettre au jour plusieurs structures et vestiges matériels qui témoignent de l’occupation du site depuis le Paléolithique jusqu’à l’Époque Contemporaine.

Les indices d’occupation ancienne

L’outillage lithique découvert lors des décapages menés au quartier Ferrié constitue un indice d’occupation du site durant la période protohistorique et le Paléolithique ou le début de la Protohistoire.

L’occupation protohistorique

Un enclos subcirculaire d’environ 9 m de diamètre hors œuvre a été mis au jour au nord-ouest du site. Présentant un état de conservation inégal, ses fossés présentent une hauteur comprise entre 0,06 et 0,42 m. Il est doté d’un accès et de structures internes (fosse, trous de piquets et de poteaux) qui, par leur agencement, semble correspondre à un aménagement léger. Sa morphologie, sa position stratigraphique et son mobilier autorise à le dater plus précisément de l’Âge du Fer. Sa fonction reste en revanche indéterminée.

L’occupation de la fin du Moyen Age central et du bas Moyen Age

Deux structures ont été caractérisées pour cette époque. L’une, située au nord-ouest de l’emprise, correspond à une surface cailloutée dont la fonction demeure indéterminée. L’autre, située au sud-est, est un fossé ONO-ESE correspondant à une limite parcellaire déterminée par la centuriation romaine théorique (N 25° est) mise en évidence récemment à l’occasion des opérations archéologiques réalisées dans le cadre de l’aménagement de la LGV. Sa découverte permet d’évaluer l’origine de la constitution de cette trame parcellaire bocagère à cet endroit.

Le témoignage d’une occupation médiévale se matérialise encore par le ramassage sur l’ensemble des secteurs de l’opération, exception faite du secteur 1b, de très nombreux tessons de céramiques locales issues de la Hardelière et datées entre1250 et 1420/1430.

L’ensemble de ces éléments, couplé à une recherche documentaire sur les lieux-dits du secteur, permet d’envisager une fixation de l’occupation au cours du Moyen Age central.

L’occupation de l’Époque Moderne

Plusieurs axes de circulation et la mise en œuvre d’une nouvelle trame parcellaire d’orientation N/S-O/E, témoignent de l’évolution de l’occupation du site pendant l’Époque Moderne dans la continuité de ce qu’il était à l’époque précédente. Ce paysage dominé par un système bocager ne sera modifié qu’à partir de la seconde moitié du 19e siècle.

L’occupation d’Époque Contemporaine

Cette période est avant tout marquée par la césure qui s’opère entre le versant nord qui conserve son caractère agricole et le versant sud où s’établit en 1863 une caserne militaire. Ce dernier secteur sera progressivement intégré au tissu urbain au cours de cette période.

Aussi, les structures contemporaines rencontrées se répartissent en deux ensembles. Le premier,  situé au nord-ouest du site, regroupe les vestiges liés à la dernière occupation du le lieu-dit des Petites Racinières. Le second concerne les aménagements militaires, majoritairement localisés sur le versant sud qui ont nécessité d’importants décaissements.