Étude de bâti, Vieux Château (2009)


Préalablement à la poursuite de la mise en sécurité des remparts du château entamée en 2006, le service municipal d’archéologie de la ville a réalisé une étude archéologique de bâti des parements concernés, à savoir la tour d’angle sud-ouest et des deux sections de courtines adjacentes. Cette étude a permis d’améliorer notre connaissance du site en complétant notamment les données issues des opérations précédentes.

Dans ce secteur, les vestiges de l’enceinte se sont révélés fortement arasés ou repris à l’époque contemporaine : à l’exception de quelques assises, seuls les empattements talutés des courtines étudiées ont été conservés tandis que la tour de flanquement a été préservée jusqu’à l’appui des premières archères. L’étude des ces élévations a démontré en premier lieu la régularité du flanquement puisque 50 m séparent le centre de la tour étudiée à celui des tours de flanquements nord-ouest et sud. Par ailleurs, elle a permis de constater que les fortifications du 13e siècle ont été bâties en trois temps bien distincts. La ceinture formée par les empattements talutés des courtines a d’abord été élevée à l’aide d’échafaudages non encastrés et par tronçons successifs. Dans un second temps, les courtines ont été dressées à l’aide d’échafaudages encastrés. Enfin, la tour d’angle sud-ouest a été construite, s’appuyant sur des attentes ménagées lors de la première étape.

À l’exception des fentes des archères constituées de pierres de taille en grès vert, l’ensemble de ces maçonneries présente un appareil plus ou moins irrégulier formé de moellons de calcaire bleu lavallois issus du sous-sol immédiat. L’empattement, seul élément de la courtine véritablement conservé, se développe sur plus de 5 m de hauteur et est épais d’environ 2,50 m à son sommet. La tour possède un diamètre hors-œuvre de 8,8 m à la base actuelle de son empattement et de 8,1 m au départ de l’élévation. À l’intérieur, deux niveaux sont conservés. Situé dans la base talutée, le premier présente un diamètre dans œuvre de 3,3 m. Au-dessus d’un retrait de maçonnerie destiné sans doute à soutenir un plancher, le second niveau présente un diamètre dans œuvre de 3,8 m et s’ouvre sur trois archères simples à plongée. En revanche, aucun élément de distribution n’a été observé. Vers le 15siècle, la tour est presque entièrement reprise au-delà de l’empattement. Malgré tout, les archères sont conservées ou tout au moins leur plongée. Au 16e siècle, la tour est arasée jusqu’à l’appui des archères dont les plongées sont comblées.