Étude de bâti, 52-54 rue du Hameau (2006)
Préalablement à la restauration de l’édifice, le service municipal d’archéologie a répondu favorablement à une demande d’étude des propriétaires du site.
L’étude a démontré que le bâtiment qui se développe le long d’une des principales artères du faubourg Saint-Vénérand résulte de la réunion de trois parcelles de forme laniérée. La plus méridionale (le n °52) était alors occupée par un long bâtiment (17 m) dont le probable corps de logis sur rue a aujourd’hui disparu. Deux niveaux subsistent. Le premier est semi-enterré et voûté tandis que le second comprend une cheminée sur le mur gouttereau et une latrine intégrée au pignon dont le conduit débouche sur une fosse maçonnée. Par ses caractéristiques architecturales, ce premier état est datable du 14e ou du 15e siècle.
En 1544 (datation dendrochronologique de la charpente de toit), un vaste immeuble sur rue est édifié. En plan, l’édifice érigé nécessite la démolition partielle du bâtiment préexistant tandis que les parties subsistantes précédemment décrites sont intégrées dans le but de former une aile en retour d’orientation nord-sud. Ainsi, derrière une façade unique, deux biens de superficies comparables mais de formes très différentes sont ménagés : si le n° 54 occupe les 2/3 de la construction neuve, ce qui lui confère un plan quasiment carré, à l’inverse le n° 52 reprend la forme allongée du bâtiment antérieur. Dans le prolongement du mur de refend séparant les deux, un escalier en vis à demi hors œuvre sur rue constitue l’unique élément de distribution entre les différents niveaux.
Par la suite, aucune reprise ou démolition ne viendra modifier l’ensemble décrit. Seuls les éléments de circulation ainsi que les ouvertures seront ponctuellement modifiés. Durant la 2e moitié du 16e siècle, le n°54 est doté sur cour d’une travée de fenêtres en tuffeau de style Renaissance. Outre un effet ostentatoire évident, cette réalisation permet également d’ajourer le niveau de comble.
Au 18e siècle, toutes les fenêtres sur rue sont comblées ou bien reprises pour faire place à des ouvertures à linteau délardé caractéristique de cette période. Manifestement délabrée, la fenêtre Renaissance située au 2e niveau du n°54 est quelque peu réduite.
Enfin, à l’époque contemporaine, cet ensemble immobilier semble connaître une certaine dépréciation. Dorénavant, les travaux effectués se borneront avant tout à limiter la dégradation de l’édifice. Preuve en est, la charpente de l’escalier en vis est supprimée sans doute par faute de moyens et remplacée par le toit en appentis encore en place. C’est dans ce contexte que le n°52 et 54 sont réunis. Cette dernière phase d’occupation engendre notamment le percement de passages entre les deux entités jusqu’alors bien cloisonnées.